Ce qu’en dit l’éditeur
À la jointure des beaux-arts et des belles-lettres, et peut-être aussi ancienne qu’eux, la question de l’ekphrasis loge au coeur de l’expérience esthétique. La description de l’oeuvre d’art se révèle en effet très rapidement indiscernable d’une certaine manière, qui en passe elle aussi par un toucher, sinon une touche, l’expérimentation de divers aspects sensibles de la matière mise à l’oeuvre par la chose de l’art. Nous avons souhaité, dans ce numéro de la revue Études françaises, rouvrir cette question à partir du « point de vue » de la déconstruction, et notamment des propositions philosophiques de Jacques Derrida telles qu’elles se donnent à lire dans le recueil de ses écrits sur les arts intitulé Penser à ne pas voir, selon le titre d’une de ses dernières conférences donnée à la Fondation du dessin de Valerio Adami en 2002 et qui condense peut-être l’essentiel de l’approche du philosophe à l’endroit des arts dits visuels, lui qui mettra au foyer de sa réflexion sur le voir la tache aveugle qui en est la condition.
Biographie
Georges Didi-Huberman (Saint-Étienne, Loire, 1953). Historien de l'art et philosophe, il enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales.
Jean-Luc Nancy, né en 1940 à Bordeaux, a enseigné la philosophie notamment à Strasbourg et aux Etats-Unis. Il est l'auteur d'un très grand nombre d'ouvrages dont beaucoup, comme La Communauté déseouvrée, Le Sens du monde ou Singulier pluriel ont fait date.
Jean-Christophe Bailly, né en 1949 à Paris, est l'auteur lui aussi de nombreux livres et notamment d'essais comme, récemment, L'Atelier infini, Le Versant animal ou Panoramiques.
Ginette Michaud est professeur au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Parmi ses récents ouvrages : le Cahier de L’Herne. Derrida (Éditions de L’Herne, 2004) ; Tenir au secret (Derrida, Blanchot) (Galilée, 2006) ; et le catalogue Trop. Jean-Luc Nancy, avec François Martin et Rodolphe Burger (Galerie de l’uqam, 2006). Membre du Comité éditorial chargé de l’édition du Séminaire de Jacques Derrida, elle a préparé, avec Michel Lisse et Marie-Louise Mallet, l’édition du premier volume qui paraît à l’automne 2008 aux éditions Galilée : Séminaire La bête et le souverain, volume i, 2001-2002. Le Temps Volé éditeur publiera également cet automne un essai intitulé « Comme en rêve... » (Derrida, Cixous) suivi de Songes de juillet.
Née à Oran, en Algérie, Hélène Cixous a participé à la fondation de l’université de Vincennes (Paris 8) en 1968, où elle crée en 1974 le doctorat d’Études féminines. Elle est l’auteure d’une œuvre importante composée de près de soixante-dix textes de fiction, d’essais et de pièces de théâtre, parus principalement aux éditions Grasset, Des femmes-Antoinette Fouque et Galilée. Elle a reçu le prix Médicis en 1969 pour Dedans.
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